mardi 11 janvier 2011

L'unité française face au terrorisme.

Enfin un sujet sur lequel tout le monde était d'accord.

C'est malheureux pour Antoine et Vincent, les deux jeunes otages exécutés par leurs ravisseurs, et pour leurs familles, mais il fallait tenter de les sortir de là.

Louis CAPRIOLI, ancien de la DST, l'a dit carrément et sans langue de bois dans « C dans l'air », il faut considérer que les cinq français détenus par l'AQMI au Sahel, sont morts. Si on veut arrêter l'engrenage qui en fin de compte entretient le terrorisme en le finançant par des rançons, il va falloir que les français résidents dans ces pays acceptent consciemment que s'ils sont enlevés, ils sont considérés comme morts, et qu'en conséquence toute action militaire ne pourra qu'être un bonus s'ils s'en sortent vivants.

Jean-Christophe RUFIN, ex-ambassadeur de France au Sénégal a raison de souligner qu'il ne faut pas penser qu'aux otages eux-mêmes, mais aussi aux potentiels nombreux otages. On ne peut pas mettre en danger plusieurs dizaines de milliers de personnes en raison d'un chantage exercé sur quelques individus. Ce serait donner encore plus de pouvoir au terrorisme.


Poser le problème ainsi aux terroristes, c'est déjà annoncer plus clairement la couleur, à savoir que si vous vous en prenez à nos ressortissants, vous avez autant, voir plus de chance, d'être blessé ou tué lors d'une tentative de libération, et il n'est plus question de financer par des rançons vos activités. C'est le message clair et fort qu'ils avaient besoin de recevoir et qui est en quelque sorte celui que cette issue tragique vient de donner.


Maintenant effectivement Dominique de VILLEPIN a raison de dire que les choses doivent fondamentalement changer politiquement vis-à-vis de l'Afrique. Il faut qu'on mette le pied à l'étrier aux africains pour qu'ils exploitent eux-mêmes leurs ressources et non pas que les entreprises étrangères les exploitent, même si c'est avec une grande part de la main-d'oeuvre locale. C'est la condition première pour que les richesses soient mieux réparties. Ce n'est pas réalisable sans un arbitrage de l'union africaine avec le concours de l'ONU, notamment pour que ces richesses ne soient pas captées par une poignée de dirigeants. Si nous sommes en première ligne c'est parce qu'ils parlent français, mais d'autres nations dont la Chine, sont aussi fortement présentes économiquement et remplacer une suprématie par une autre n'aurait pas de sens.


Honnêtement, des actions militaires comme celle-ci, de défense, sans occupation du pays, ponctuelle et d'appoint, sont préférable à notre présence en Afghanistan, plus utile et moins coûteuse aussi. On n'a pas à attendre que KARZAÏ nous demande de partir, mais à lui fixer une date limite à notre présence.


Pour les cinq otages restant au Sahel, poser des revendications irréalisables, c'est dire qu'on ne veut pas qu'une négociation aboutisse, surtout en donnant comme négociateur l'introuvable Ben Laden!

Et en enlevant des gens âgés et malades, ils avaient de grandes chances qu'ils leurs claquent dans les doigts. Avec deux jeunes de 25 ans, la donne était différente, surtout avec un enlèvement en pleine capitale du Niger.

Dans ces pays, les différentes communautés étrangères se serrent les coudes quand un incident se produit. C'est une autre forme de soutien comme une famille élargie, attitude que l'on retrouve chez nous de la part des minorités étrangères. Le problème, chez nous comme chez eux, c'est que plus les minorités deviennent importantes en nombre, plus elles sont perçues comme des menaces et plus les fossés se creusent. C'est ce qui fait le lit du terrorisme, et il faudra beaucoup de temps pour que les africains trouvent chez eux les conditions de vie qui feront qu'ils ne se sentiront pas le besoin de s'expatrier pour pouvoir vivre, tout simplement.


On ne doute pas que le sujet va être largement sur le tapis dans les mois qui viennent, non seulement sur les questions de sécurité, mais parce qu'avec les allocations familiales, et les familles nombreuses d'origines étrangères, au final beaucoup ont la sensation de payer pour se tirer une balle dans le pied, alors que la Terre est en surchauffe démographique.


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